jeudi 16 septembre 2010

P+tain ! Comme pas envie de partir

Oui, tellement pas envie que ce soit deja la fin. Bientot la fin de ma sixieme et derniere semaine ici. Ce lundi de ma 6eme semaine (j`ai totalement l`impression que c`etait hier) je me suis dit que je ne voulais pas dormir pendant toute cette semaine et que je voulais que cette semaine ne finisse jamais. Parce que ce week-end dernier, a Kitgum, une petite ville encore plus perdue et encore plus au nord de l`Ouganda, une des villes les plus touchees par la guerre aussi, j`ai rencontre tant de personnes merveilleuses, droles, surprenantes…
D`ailleurs, j`ai voulu rentrer en camion de Kitgum, mais impossible d`en trouver un pour Gulu ce dimanche. Peut etre que la encore, le hasard ou je ne sais quoi a bien fait les choses, puisque dans ce bus pourri et plus que bonde, qui sentait fort la chevre, la banana, et la transpiration, on etait quand meme mieux protégés de cet orage monstrueux qui nous est tombe dessus pendant une bonne partie du trajet; et qui semblait avoir envahi toute la brousse, a des kilometers a la ronde. Nuit totale illuminee par les éclairs quasiment incessants et parfois on apercoit de faibles lueurs oranges au milieu de la nuit, qui filtrent des huttes que l`on ne distingue pas, il y a donc des humains la, et encore encore la-bas au loin, sous cette tempete.
Et lundi, idem, j`ai rencontre, par le plus grand des hasards, hasards qui s`enchainent parfaitement et font si bien les choses, d`autres personnes, familles, momes adorables. ``Afoyo`` ``Kobengo`` ``Kope``… ``You`re my daughter!!`` ``Yes I am! Definitely!``. C`est aussi simple que ca, aussi immediat qu`une averse qui vous trempe des pieds a la tete en a peine 3 minutes quand vous traversez cet immense terrain vague ou tous ces palmiers ne vous sont d`aucun secours. Ca vous fait sourire comme pas possible ces rencontres, impossible de s`arreter de sourire, trop de bonheur, tout d`un coup, au milieu de ces huttes accueillantes! Ne pas ``perdre de temps`` a dormir, parce que j`en veux encore plein les yeux de Gulu, plein plein les yeux… Encore tant de raccourcis a apprendre, encore tant de gens a aller rencontrer dans la rue après un simple bonjour, encore tant d`experiences a faire…
C`est maintenant que je pourrais aller vivre dans cette famille moitie indienne moitie africaine, ou dans la famille de Monica, ou dans la famille des –geniaux- voisins de Monica, ou celle de Eunice, ou celle de Pamela et ses innombrables freres que je confonds toujours, ou …… etc !

Hier soir Gulu m`a offert un superbe coucher de soleil, alors je que je me balladais une derniere fois en long et en large dans la ville, pour me souvenir de ces atmospheres, ces musiques, ces petits barber ou beauty saloon, ces gamins tellement joueurs qui courrent partout, ces peintures pour la paix sur les murs, ces morceaux de viande ou ces carcasses de chevres qui attendant le client en pendant a l`air libre, ces odeurs, cette poussiere rouge qui recouvre mes vetements et ma peau a la fin de chaque journee ou je marche le long des routes. M`impregner de tout, me sentir presque ``chez moi`` a Gulu maintenant, sourire de toutes mes dents sans pouvoir m`en empecher, faire connaissance avec Collins parce que je devais le prendre en photo a cote de ce graffiti, ca rendait trop bien pour se retenir…

Mais heureusement, je quitte Gulu mais pas pour autant directement l`Ouganda, puisque je vais faire route demain vers Kampala, puis vers Jinja (aux sources du Nil) (a l`est de Kampala, a peu pres a la meme lattitude), puis vers la petite ville de Kamuli, au nord de Jinja et au Sud du grand Lac Kyoga. Parce que j`ai vraiment envie d`aller voir ce lac, meme si je n`en sais absolument rien, on aime les surprises hein!, et parce que, fruit du hasard, la soeur de mon amie Monica habite la-bas et m`attend deja avec impatience pour me montrer son coin! Si ca tombe pas super bien ca!

Ensuite, a partir de mardi matin je vais enchainer les 14h de bus de Kampala a Nairobi, mon avion vers Doha, une nuit dans cet aeroport improbable ou l`on se caille, mon avion vers Londres, une nuit chez Anne-Flore (;-)), puis le bus de Londres a Lyon…Apres ca, au lieu de dormer pour environ 24h d`affilee, je demenage dans la foulee a Grenoble puis reprend la fac (pour revoir tous les potes, apres 5 mois de vacances mine de rien ;-)) le lendemain (le 27, je crois). Mais bon, ca j`y pense pas, je veux encore profiter de l`Ouganda et de la vadrouille qui m`attend un peu au Sud !!!

See ya`
Bises a tous !

Le blues. Empêche-moi de partir. J'veux pas quitter Gulu!

vendredi 10 septembre 2010

Work in progress

Une journee de moto en brousse avec Sunday, dans Awach sub-county. Un gout parfait de liberte, de simplicite et d`aventure. Rien d`autre a faire que de s`accorhcer, un peu, et profiter, beaucoup. Respirer aussi fort que possible le soleil, la brousse, les femmes qui portent un bebe dans le dos et un gros paquet sur la tete, les enfants a qui on fait de grands signes et qui courrent derriere un vieux pneu, les petits marches inattendus au bord de la route.Meme les nuages sont beaux, meme ce pick-up transportant au moins vingt personnes les unes sur les autres, secouees dans tous les sens. Les cacahuetes, le riz, le millet, le sorghum, le mais, les cassava qui poussent. Tous ces sourires, ce temps superbe, ces espoirs. Ces champs qui renaissent et ces fermiers qui etaient sans terre pendant 15 ans qui revivent litteralement. Mais qui doivent aussi re-apprendre a vivre de la sorte et tout recommencer de zero.

Des rencontres merveilleuses, touchantes, encourageantes avec Jacinta, de l```Agency for Co-Operation and Research in Development`` (ACORD), et Susan de ``Acholi Education Initiative``. Et puis Sidonia et Patrick de la Red Cross, Grace de ``Gulu Support the Children Organisation``…

5eme et avant-derniere semaine ici. Beaucoup apprit, reflechit, essaye... Il y aurait encore tant et tant a voir, apprendre, rencontrer... Mais, à cet instant, je me dit que je vais etre quand meme bien contente de rentrer (meme si dans dix minutes je vous dirai que ne je veux quitter Gulu pour rien au monde)! Parce que tout n`est pas toujours merveilleux evidemment, c'est normal. Parce que parfois j`en ai trop marre de la bouffe pas variee d`ici, que parfois j`ai envie d`insulter tous ces mecs dragueurs super relous, ou que je croyais pouvoir etre des amis et qui de facon decevante se revelent etre comme les autres. Allez juste voir ailleurs (si j`y suis pas)!! Parce que parfois c`est pesant d`etre souvent consideree comme un porte-monnaie sur patte, meme s`ils n`y peuvent rien et qu`ici je suis bel et bien vachement plus riche financierement qu`eux. Et a cote de ca, des ballades geniales dans la campagne autour de Gulu, juste aller se perdre des heures sur les petits sentiers et dire bonjour tous les deux metres, faire comme si je connaissais le coin, cramer au soleil (aie!), croiser sur un mini-marche la femme la plus drole et extravertie d`Ouganda... Parfois aussi je me suis demande ce que je foutais la. Pourquoi ce voyage, quels veritables buts, se sentir egoiste et tout plein d`autres trucs qu'il serait trop long ou difficile a expliquer presentemment.

Mais surkiffer ici. Rien a voir avec l`Ouzbekistan, totalement different, mais quand meme super enrichissant de d`autres manieres. Et parfois attendre mon retour en France pour retrouver famille, amis, habitudes (qui m'énerveront dès que la routine reprendra le dessus !)... Tres paradoxal tout ca!

;)
Cheers, see ya` !!


mercredi 8 septembre 2010

Congratulations … When you believe, you can succeed !

Un autre samedi. Ce soir je suis sur internet, j`ai mis au moins une heure pour envoyer, une par une sinon c`est bien trop lourd, 5 photos par email, faut etre motivee (qu`est-ce qu`on ferait pas pour faire plaisir a sa petite famille!). William, qui tient le cyber en alternance avec Sharon vient ppur embarquer le generateur qui sert habituellement ici, pour l`emporter a une fete. William, c`est l`un des rares gars pas lourd, intelligent et sympa que j`ai rencontre ici. Il m`invite a cette fete, mais si je ne sais pas encore de quoi il s`agit! Je le rapelle après en avoir fini avec internet, il passe me prendre et on repars en boda. Il est quelque chose comme 22h, et c`est assez surrealiste de se ballader en moto dans les rues vides et calmes et surtout souvent totalement sombres (aucun eclairage public, la nuit venue –c`est a dire vers 19h15- il fait vraiment sombre.). Je suis en tee-shirt, j`ai presque froid. Je reconnais le quartier de Pece a ses ruelles irregulieres tranfromees en grandes flaques boueuses vu qu`il vient de pleuvoir. On arrive a la fete, j`ai enfin capte ce que c`etait : la Graduation party de la cousine, Hariett, d`un copain de William. Je suis habille comme une poullieuse compare aux invites, heureusement qu`il fait noir. L`assemblee est pour l`instant assise sur des rangees de chaises plastiques, dans le jardin de cet hotel, en face de la grande table d`honneur ou sont Hariett et ses proches. Je m`assois discretement (meme si en etant blanche, la c`est pas super discret) le frere est en train de faire un discours et en profite pour glisser un ``I see we have two muzungus (blancs), you`re very welcome`` et tout le mode se marre : adieux discretion ! Puis Hariett prend la parole, la seule chose aue je comprends c`est qu`elle a brillamment fini des etudes de droits a l`universite de Makerere (universitee renommee, a Kampala) et les ``Afoyo matek`` (``merci beaucoup``) de nombreuses fois pour ses proches, amis… C`est super emouvant de voir cette si belle reussite, celebree comme ca, toute une famille et plus largement toute une communaute qui se rejouissent fierement de cet accomplissement. Tous les enfants presents, et particulierement les filles, semblent avoir des etoiles dans les yeux, revant surement d`etre a sa place un jour. Ici l`universite reste une vraie chance a laquelle seul un petit nombre peu acceder. Et puis je sais pas, c`est touchant aussi parce que c`est l`avenir de l`Ouganda, et specialement du nord, qui s`eclaircit un peu a chaque fois que des jeunes comme elle reussissent et veulent faire bouger leur pays. Musique `` Congratulations … When you believe, you can succeed !`` et autres a fond, après le buffet et le ceremonial de la remise des cadeaux : dont une chevre (en laisse, et avec ballons accroches au cou), une poule et un petit balai de brindilles parmi touts les paquets brillants, petit a petit les invites vont se dechainer sur la piste de danse. Y`a vraiment pas a dire, de 5 a 75 ans, petits et grands; femmes, hommes et enfants ont le rythme dans la peau et dansent super bien! Un peu avant une heure du mat` je rentre en boda. Je me fait eclabousser les pieds et tout le bas du pantaloon en passant dans les grosses flaques, et il fait vraiment froid la!

lundi 6 septembre 2010

A la poursuite de la fanfare

Samedi matin. Je lave le jean que je porte depuis deux semaines environ quand j`entends la fanfare jouer, inhabituel pour un samedi matin. Je cours voir sur l`espece de terrasse de l`hotel ce qui se passe et je les vois tous embarquer dans la benne d`un camion, en uniformes verts, avec tous les instruments. Ma curiosite est piquee a vif, ou vont-ils, que vont-ils faire? Je passe prendre mon sac en vitesse dans ma chamber, laisse ma lessive et le reste en plan et me depeche d`aller voir ce qu`ils fabriquent. Le staff de l`hotel se marre bien de me voir tout abandoner ainsi pour courir après une fanfare. Ils ont fini d`embarquer quand j`arrive a l`arriere du camion, le temps de leur demander ou ils vont –dans le brouhaha je ne comprends pas bien la reponse- et de leur demander si je peux monter avec eux, le camion demarre et pars. Un retardataire court après le camion et grimpe en route, je n`ai pas ce reflexe, le camion s`eloigne deja malgre leurs grands signes. Je saute sur le premier boda que je trouve et lui dit juste ``please follow them!`` en pointant le camion du doigt. ``OK!`` il demarre et se marre! Nous voici a la poursuite de la fanfare, dans la poussiere orange qui vole sur la route. Je ne sais pas du tout ou je vais, mais j`y vais, un enorme sourire jusqu`aux oreilles accroche au visage. C`est peut-etre loin, peut-etre proche, je vais peut-etre cramer sous ce soleil deja tres fort vu que je suis en tee-shirt. Je peux vous dire que sur mon boda qui fonce sur cette mauvaise route, j`exulte deja, et mon samedi sans rien de prevu s`est transforme après avoir pris une decision en une demi-seconde ``follow them``. Surprise, hasard et saisir au vol les opportunites, c`est ca, entre autre, qui fait les journees heureuses. C`est simple comme ce vent que je me prends dans la tronche, qui m`enmele totalement les cheveux et qui fait ressentir un bon petit gout de liberte. On a rattrape le camion, le conducteur du boda leur demande au passage leur destination, on les double accompagnes de leurs grands signes puis il m`y enmene directement. C`est une grande eglise, des gens sur leur trente-et-un, des danseurs traditionnels en folie qui repetent leurs danses endiablees accompagnes de musiciens tout autant dechaines. Un marriage? Impression confirmee par les deux voitures que je vois passer, toutes enrubannees et decorees de gros noeuds et rubans rose saumon. La fanfare arrive, decharge et se met en rangs puis pars repeter une derniere fois un peu plus loin. Je suis entouree des momes des environs qui sont venus eux aussi assister au spectacle, ils ne se privent pas de pitreries et grimaces devant mon appareil photo, pour le plaisir de se voir ensuite sur l`ecran. La fanfare revient en jouant, elle ouvre la marche au cortege des voitures, dont celle de la mariee qui s`arrête devant l`entrée du petit jardin de l`eglise. Les musiciens et danseurs traditionnels jouent en meme temps et rivalisent avec la fanfare, les invitees se tremoussent, dansent, en rythme en encerclant la voiture dans laquelle la mariee se trouve encore. Wouuuu, c`est la feeeeete, ambiance survoltee!!!