lundi 23 août 2010

Fanfare et cannes a sucre

Rho, cette musique de fanfare, j`ai enfin trouve d`ou elle venait! Et ce n`est pas une musique de fanfare c`est bel et bien une sacree vraie fanfare! Ca faisait des jours que vers 18h je l`entendais. Des trompettes, des tubas, des trombonnes, des cymbales, des tambours, une grosse caisse en plein milieu du carre sur une chaise de plastique vert. Ils sont la, une bonne vingtaine, a jouer pendant une demi-heure dans une pure energie. Ca donne juste tellement envie de sourire de toutes ses dents, d`eclater completement de rire meme, de danser, des donner des grandes tappes fraternelles sur les epaules de tous mes voisins-spectateurs, qui assistent au spectacle comme moi, en zyeutant a travers les grilles qui surmontent ce mur vert. C`est irresistible de bonne humeur, de joie de vivre, la tout de suite ca me donne assez d`energie pour aller courir un marathon, voir le tour du monde. Ca donne envie de deplacer des montagnes, comme un ``vas-y, prend toute cette energie dans la tronche et les oreilles et VA, VIS!``. Ils jouent avec une telle decontraction et un naturel tellement deconcertant en plus! Et celui-la, il a une allure terrible de blues-man, c`est siderant, il vit le rythme, tout son corps exprime sa musique et profite. Pantalon et chemise noirs, veste beige trop grande pour lui, chapeau melon noir sur des cheveux grisonnants, des lunettes de soleil pile ce qu`il faut de old-school avec une monture doree. Il donne l`impression de diriger toute la fanfarre a la place du chef d`orchestre, d`un grand geste du bras ou de la jambe, ou d`un simple petit pas de danse a la fin d`une mesure, le gars te relance la musique avec un tel feeling! Et puis quand on croit que c`est finit c`est si bon de se faire surprendre et de voir que ca ne fait que repartir de plus belle! Bon, je depose les momes que je soulevais pour qu`eux aussi puissent en profiter en peu et j`vais sourire au monde entier maitenant!
Sur les bords des routes, en plus de vendre du mais grille ou pas, du charbon, des patates douces en petits tas, des mangues, et j`en passe, on y vend aussi des cannes a sucre. Je suis avec Patricia en route pour le bar ou elle veux encore m`apprendre a jouer au billard, et on croise des petits vendeurs de cannes a sucre donc. Elles font deux metres environ, et Patricia ne vois pas du tout pourquoi ca me parait un brin etrange (et inopine -avec l`accent de Gad ;)-) d`acheter ca la, comme ca, me trimballer tout le reste de la journee avec, ``mais c`est pour manger a ton hotel``.Voila, totalement evident et naturel, je me vois tres bien ronger petit a petit mes deux metres de canne a sucre a la guesthouse, ils vont pouvoir bien se marrer!
Un dimanche matin ordinaire sur la terrasse en hauteur de l`hotel, bananes du marche et jus de fruit de la passion au petit dej et chronique d`une sortie de messe au teleobjectif. Capturer discretement et rapidemment l`image de ces femmes, hommes et enfants qui sortent de plusieurs heures de messe survoltee, dans leurs plus beaux habits. Et etre a chaque fois aussi impressionnee par celles qui portent des plateux de fruits ou autres bassines de marchandises ou de linge qu`elles vendent dans la rue ou rapportent chez elles. Parfois je me fais reperer par des enfants qui prennent alors un malin plaisir a poser et me faire de grands signes.
Trois minutes sous une pluie torrentielle et je suis trempee jusqu`au os, a 7h30 du matin, pour commencer ma journee. Bonne journee finalement, notamment a faire le rat de bibliotheque dans le Ressource Center de l`organisation Human Rights Focus, qui regorge de poussiere avant tout mais aussi de bouquins plus ou moins vieux, passionnants, parfois bouffes par le mittes ou le temps. Apres une recherche du cote des rayons ``human rights``, ou sont empiles brochures, rapports d`organisations, livres, rapports d`etude sur la situation en cours de conflit..., j`ai les mains noires de crasse mais pleines de bouquins a lire aux heures perdues ou pas.


Plus de temps-internet... donc to be continued !

Bises
Bonnes vacances... profitez !!!
;)

mardi 17 août 2010

Des biques, des cocotiers et des destins qui se croisent

De nouvelles sorties sur le terrain, en brousse (c`est ca la traduction plus ou moins correcte du ``bush``), un orage et des pluies diluviennes toute la nuit, resultat les pistes sont de vrais bourbiers, poncutees regulierement de marres oranges ou parfois les roues du 4x4 s`enfoncent jusqu`en haut. Des biques suicidaires sur ces pistes, derapper comme si on coinduisait sur une bonne couche de neige sans pneus neige, croiser un velo qui bele tres fort… ah non, le paquet jaune qui pend du porte bagage est une chevre vivante! Une journee avec l`epuipe de Bicycles Against Poverty (BAP), deux heure et demi de camion en ruine a l`aller, une heure trente de piste au retour en minibus, la brousse au soleil couchant, avec cette fois-ci une poule entre les pieds. Vivante la poule et donc flippante quand elle se met a gigotter tout d`un coup, je ne la vois meme pas dans l`obscurite, je la sens juste essayer de me picorer le pied, la fourbe! Une rencontre au hazard avec un medecin congolais, refugie ici depuis la guerre dans son pays, j`ai eu du mal a reparler francais de maniere naturelle, j`ai l`impression que ca fait un bail que je ne parle plus qu`anglais. Une journee juste geniale avec BAP : Muyambi, Dean, Emma, Page et les autres. Le contre coup de l`insolation le lendemain : car decharger les velos en plein soleil, monter les accessories, faire signer les contrats, passer la journee avec cette commuanute pleine de joie et si acceuillante. Des velos distribues a ces fermiers isoles, les choses faites de maniere intelligente : un systeme de microfinance qui leur permet de rembourser petit a petit le velo, des formations etc… Se laver avec une simple bassine remplie par un jerrican et developer des techniques de folie (oui, oh, ca va! :p) pour economizer cette eau que si tu l`as finie avant d`etre rincee t`as l`air maline. Une vraie entente avec Marie, Reporting Officer a Acted Kampala, juste le feeling qui passe trop trop bien. Ces soirees, la biere fraiche pour une fois. Se raconter nos vies et le reste. Fini la guesthouse qui sent la saucisse rance grille des 5h du mat, je change un peu d`air. Explorer un peu plus cette ville, improbable, imprevisible, en chantier… Se render compte du traumatisme encore present dans les esprits, prendre un peu plus conscience ce que c`est que d`etre dans une ancienne War Zone, les gens qui me demandent si je n`ai pas eu peur de venir ici. Tant a faire ici pour le developpement, tout est a faire ou refaire quasiment. Des projets et initiatives interessants, des gens qui veulent s`en sortir. De nouvelles parties de billard, une visite a l`hopital du coin (pas pour moi hein, pour moi tout roule!)… argh, les conditions sont simplement flippantes. Meme des mesures basiques d`hygiene (comme la gestion des dechets) sont totalement a l`ouest. Bon anniv` aux gens (salut les gens!!) dont c`etait l`anniv` y`a pas longtemps et que j`ai oublies. Bref… je kiffe, mon etude demarre pas trop mal, plein de rencontres en perspective. Les couleurs d`ici, les huttes perdues, cette nature si grandiose, la viande repugnante au marche, ces sourires, ces ``hi muzungu``. Des vies si difficiles, qui se battente, qui ne comprennent pas que je ne sois pas millionaire alors que pourtant je suis blanche. La musique a fond dans les bouis-bouis sur le bord de la route, manger des chapattis africains. Ici, les indiens sont les riches commercants, donc maintenant le chapatti est hyper courrant ici. Laver pour la premiere fois le jean que je porte depuis le 1er aout et avoir deja les pieds teintes de cette terre rouge. Bref un mélange d`un peu tout, desolee pour l`indigestion!

mardi 10 août 2010

In the bush

Aaaaaaah..... yes ! Etre heureuse.
Prendre les bodas-bodas (taxis-motos qui pullulent un peu partout en ville) naturellement, la peur n`est plus. Le vent dans la tronche, s`accrocher puis se faire des petits suspens en lachant tout. Boing, boing, poueeeet, eviter les obstacles, les poules, les biques, les autre bodas-bodas, les velos, les grappes d`ecoliers aux uniformes tous colores. Dans la campagnes, on appercoit d`abord ces taches roses fluo qui jouent dans les champs a cote de leur ecole. Ceux-ci ont une donc une chemise rose et une robe tablier ou un short bleur roi. Ca plus la vegetation plus verte que verte et la terre rouge... waw! ACTED, luindi, 1er jour. Bombesque c`est le mot. Voir concretement a quoi ressemble le travail de cette ONG geniale sur le terrain. Passionnant, tant a decouvrir et comprendre. Partir quasi diretement sur le terrain, dans le bush. On part en moto, premiere grande escapade de la sorte sur les pistes defoncees. Aaaaah, se sentir libre. Cramer au soleil et ne s`en rendre compte que le soir. Rabattre la visiere du casque tout juste avant de se prendre les feuillages qui bordent le chemin dans la figure. Des sentiers chaotiques aussi larges q`une roue de moto, heureusement qu`il connait le bush, ses villages, ses habitants, comme sa poche, seule je pourrais tres facilement m`y perdre en 5 minutes. Le probleme de l`acces a l`eau, des futurs construction de puits pour proteger les sources et pour que l`eau reste propre a la consommation. Ecouter les gens, essayer de comprendre et evaluer leurs besoins. Traverser, en moto toujours une marre, en ressortir les pieds et jambes trempes, boueux. Se sentir au fin fond du monde au milieu de toute cette nature Se marrer avec John. Parler tout le temps anglais, dire n`importe quoi ou pesque dans la langue de Shaekespeare quand on tombe de fatigue et que les neurones ne veulent plus bien se connecter. Des sourires dans la rue. Je m`habitue a la ville et commence a l`aimer comme elle est. Une rencontre qui part d`un hello lance de l`autre bout de la rtue et qui tombe vraiment tres bien.
Banzai !
;)

+++

lundi 9 août 2010

Terre Rouge

(Un clavier qwerty, s`cusez les fautes de frappe et l`absence d`accents etc). Une super rencontre d`un prof d`universite de Hong Kong a l`aeroport de Doha et des heures de discussion avec cet intelectuel passionant. Quelques jours de voyage et me voila a Gulu, dans le nord de l`Ouganda. Plus de 14h de bus de Nairobi (Kenya) a Kampala (capitale ougandaise), un bus tout tremblant, des routes pleines d`ornieres, de bosses et de bazars. Combien de fois a-t-on failli se prendre le camion 36 tonnes d`en face en doublant en haut de cote, en virage ou en haut de cote en virage? Ou combien de fois a-t-on failli se prendre le ca;ion citerne plein de petrole devant nous. Oui la circulation est bien folklo ici. La terre rouge, contrastant superbemment avec la vegetation luxuriante et bien verte. Des vendeurs de presque tout (sodas, brochettes de chevre grillee, chapatis, bananes fraiches ou grillees, lunettes de soleil, fruits et legumes...) aux fenetres des bus, des que le bus s`arrete quelques minutes sur le bord d`une route. Je suis une muzungu. Arnaque de chambre bien trop chere a Kampala, en arrivant de nuit dans cette grande ville inconue. Ici la nuit tombe vers 19h et les rues ne sont pas du tout eclairees. Quand il fait nuit, il fait vraiment sombre! Un bus-postal pris pour Gulu. L`espace rentqbilise au maxi. Des sacs partout, les jambes ecraees entre d`autres jambes et d`autres sacs, des feuilles d`ananas entre les orteils. Donc des passagers dans le bus bonde et des paquets des services postaux dans les soutes. Une superbe rencontre pendant ces 5h sur les routes. Emmy, incredible boy. Le hasard fait bien les choses, une rencontre qui part d`un bracelet que j`ai au poignet. Le feeling qui passe tout de suite, parler de son pays, de tout et rien, des etudes, de politique, de l`Ouganda du nord, sa terre natale ou il rentre pour les vacances. Des huttes rondes, un toit de branchages seches. D`autres paysages a couper le souffle. Ici c`est le paradis de la debrouille, de l`impro, du systeme D. La desorganisation subtilement organisee selon des codes qu`il faut apprendre. Tout re-apprendre : se comporter, s`orienter, se debrouiller seule, manger. Difficile parfois, mais challenging. Gulu. Une ville en transition, entre-deux, en pagaille... Difficile a cerner, encore plus de s`y orienter. Une belle rencontre avec Patricia. Une espece de vie si difficile, qui la depasse, qui me depasse peut etre encore plus. Difficile d`aborder certains sujets pour l`instant. Ici, tout peut avoir eu lieu. Que dire, comment reagir. Des douches glacees dans l`obscurite. Une pluie torrentielle toute la nuit. Apprendre a jouer au billard avec de nouveaux amis. Hey, sista` !



L`impression d`avoir tout a apprendre. Mais se sentir bien ici.

To be continued.... next time!

Cheers ;)
Bisous

Ax.