samedi 30 octobre 2010

Bats-toi











Bats-toi. Même si tu t'es déjà beaucoup battu. Trop battu. Je le sais bien, ça me tue. Mais bon... comment faire ? Alors on met au moins un peu de couleur ougandaise dans cette saleté d'adversité. Le pire, c'est de se sentir si impuissante face à cela. Parce que juste des couleurs, et un peu d'espoir que je ne peux m'empêcher d'avoir, ça paraît vraiment pas grand chose... .......

vendredi 29 octobre 2010

Plein mes yeux (#4)

Encore quelques photos... Parce que "tout ça" me manque. Et parce que les Ougandais m'ont tant donné.










jeudi 21 octobre 2010

mercredi 20 octobre 2010

samedi 16 octobre 2010

Plein mes yeux (#1)

Le(s) goût(s) de Gulu. Et toutes ces choses simples qui rendent heureuse.








Si je m'envole, tu prends la photo, OK?!

vendredi 8 octobre 2010

(Rush of) Sweet memories

N.o.s.t.a.l.g.i.e.³
  
Me rappeler mes premiers pas à Gulu, ces rencontres, cette journée avec BAP et Muyambi. Qui m'a fait sans le savoir un des plus beau compliment qu'on puisse me faire. Quelque chose de très simple mais très précieux.
Et BAM ! Grosse claque de nostalgie dans ma tronche, avec souvenirs qui affluent, déferlent, et l'envie d'y retourner tout de suite-là-maintenant, en courant de toutes mes forces, jusqu'à plus soif, jusqu'à en perdre la raison. Tu sais, cette espèce de force qui te prend aux tripes. Ça y est, là je m'en rend compte, c'est clair tout d'un coup. Ce voyage était merveilleux. Merci. Merci. Merci Zellidja.


 Gulu / London

jeudi 7 octobre 2010

Alors... c'était comment ?

Extrait de carnet de voyage, Samedi 25 septembre, bien arrivée en France.

?.
Mouhaha !

Plutôt que de répondre a cette question j'aimerais vous dire combien y répondre est difficile, voire impossible ! Je pourrais vous dire que c'était génial et que j'ai adoré, mais ça ne signifie vraiment rien, encore moins que si je vous parle d'une soudaine envie d'aller faire du rafting dans le Nebraska ou d'un raton-laveur en caleçon hawaïen (oui, encore lui, mais passons). C'est dire.
Ces mots de tous les jours me semblent bien vides pour parler de cette aventure juste pas possible, et user de superlatifs ne me permettrait guère plus d'exprimer ces sentiments d'après-voyage et de bilan. Également parce que pour faire des bilans et avoir ce recul nécessaire il faut être revenue et surtout accepter d'être revenue. Or, c'est si bon de prolonger encore un peu et tant qu'on peut les rêveries propres aux vagabondages et cet espèce d'« esprit du voyage » si unique. Cet esprit, qui flirte avec un concentré de vie intense, qui fait que ce n'est pas l'endroit où l'on voyage et toutes ces choses là qui importent mais le regard avec lequel on voyage et la soif de rencontres qui nous meut. Disposition d'esprit qui permet ces rencontres improbables, ces opportunités saisies au vol sans se poser plus de questions, cette vie au jour le jour, sans se prendre la tête, cette vie faite de tentatives et de soif de se dépasser. Oui c'est cela, il y a aussi cette envie de se dépasser, encore, plus, plus loin; qui fait se battre contre nos hésitations et peur de l'échec.
Essayer, toujours et encore, parce que, comme je me suis répété plusieurs fois « Au pire ça foire. Alors ça va! » (« Lance-toi maintenant, et magne-toi la vie passe! »).Parce que c'est urgent d'oser, d'aimer, d'aller vers les autres, de sourire, de recommencer. « De l'Audace, bordel! » écrit en gros sur la première page de mon carnet comme pour ne jamais le perdre de vue. Oui, voilà, c'est urgent de vivre, vivre fort. Échouer ou se prendre des claques, mais retenter, agir. Être déçue parfois des autres, souvent de soi-même, mais essayer de ne pas laisser tomber car apprendre, encore, et vouloir faire mieux.
C'est si bon de faire encore un peu comme si on était pas tout à fait revenue et comme si le voyage allait continuer, d'une manière ou d'une autre. Mon sac à dos m'a fait savoir qu'il avait le blues, le blues du sac qui va regagner le placard pour pas mal de temps. Le blues du sac qui aimait le soleil, qu'avait même pas peur des flaques d'eau, de servir de banc, ou d'être balancé d'un peu trop haut.
Et puis difficile de répondre à cette question car ce voyage, même si je l'ai fait pour le partager ensuite, avec passion (et ces étoiles dans les yeux), je l'ai fait avant tout pour moi. Par là, j'entends que je ne l'ai pas fait pour engranger les kilomètres, les photos de monuments ou les activités impressionnantes. Pas non plus pour dire aux autres « je l'ai fais » ou en retirer une quelconque fierté. Parce qu'avant tout, ce voyage est un « besoin », donc à la base je me fous bien de si ça va plaire, à qui ça va plaire ou si l'on va me dire qu'on est fier de moi. Je dis ça par exemple en pensant à la manière dont tout a commencé, l'année dernière pour partir en Ouzbékistan, où je savais pertinemment que mon entourage désapprouvait ce voyage et ne me dirait jamais un « je suis fier de toi » que de toute façon je ne recherchais pas.
Ce que je voulais alors c'était répondre au besoin urgent de vivre avant d'exploser, c'était partir pour respirer, répondre au besoin d'entreprendre, d'apprendre, expérimenter... Simplement... Et me confronter au monde seule, rencontrer ces autres êtres humains qui m'attendaient, ou pas, sur cet autre petit coin de la planète. Et parce que ce que j'ai fait ne répond qu'à mes attentes, mes rêves, et aux défis que je me suis fixés. Ce voyage n'est pas impressionnant ou exceptionnel, il est juste moi, juste simple, et juste une réponse personnelle à un besoin de réflexion, d'apprentissage, de découverte.
Et pour sortir un peu du sujet -mais ça, on s'en bat la rate (avec une babouche)-, il fait également magnifiquement bien écho au stage passionnant que j'ai fait cet été à ACTED, qui a été bien plus que de simples découvertes formelles ou apprentissages techniques. Je dirais même que là encore, le plus important de ce stage a été les relations humaines, les personnes rencontrées, les caractères découverts et toutes les clés que ça m'a donné pour me sentir « comme eux » ou « à ma place », parce que à vrai dire je ne pensais même pas qu'un jour je rencontrerais des gens comme ça et un environnement de travail comme celui-ci.

Alors si je voulais vraiment répondre à cette question, malgré que je manque cruellement de recul et de mots, je dirais...
Que c'était totalement différent de l'Ouzbékistan. Que avant de partir et avant que mon voyage ai réellement démarré -et que je me suis pris l'East Africa en plein tronche sans savoir pourquoi ni comment- je n'avais jamais été spécialement attirée par l'Afrique. Moi même je ne m'attendais pas du tout à cette envie que j'ai eu de partir là-bas. Je suis partie en Ouganda d'abord tentée par mon thème d'étude [renommé a priori -trop pompeusement certes- « Acholiland se relève : développement post-conflit en Ouganda du Nord], il m'a appelée à partir là-bas sans que j'ai vraiment eu le temps de comprendre ce que je m'apprêtais à faire.
Alors... C'était parfois difficile comme cette image cruellement claire que j'ai toujours dans la tête depuis que Denis m'a raconté les tortures -perpétrées par la LRA ou par l'armée sensée protéger la population-; je le ne raconterais pas ici parce que je ne veux pas imposer ça, mais ça ne me quitte pas, tout comme en fait ça reste dans la mémoire, en bien pire, de tous ces Innocent. Là-bas, Innocent, Grace, Atiero (« né en temps difficiles ») ou d'autres prénoms signifiants « né dans la brousse », « né de la guerre », « survivant », sont des prénoms courants... au goût parfois doux-amer. Mais difficile ne veut pas dire négatif, inintéressant ou pas stimulant.
C'était léger comme ces couchés de soleil qui inondent la brousse ou ces cerfs-volants fabriqués de bric et de broc recyclé par les enfants. C'était surprenant comme les rencontres faites au hasard ou la méthode permettant d'attacher un bébé dans le dos. C'était bondissant comme un enfant au puit qui actionne la pompe à eau trop grande pour lui ou comme les pistes rouges défoncées. C'était drôle comme Miriam, Margaret ou les motos qui bêlent.
Souvent je me sentais dépassée par l'histoire du conflit et ses conséquences, par la pauvreté, par ces vies qui luttent comme elles peuvent pour redémarrer et exister. Souvent j'ai été énervée, révoltée même, par cette société patriarcale, ces viols et cette violence domestique si courants, ce non-respect des femmes.
Souvent j'ai ri, à moitié jaune, ou j'ai été dégoûtée par cette politique plus que corrompue, hypocrite et qui pourri tout un pays. Et puis au début je me suis sentie blanche parmi les noirs, « étais-je à ma place », « l'étrangère », « on me voyais bien trop facilement, adios la discrétion »; petit à petit je me suis juste sentie humaine parmi les humains, de plus en plus à l'aise, ne pensant même plus à ma « différence ».
C'était marquant, sincèrement touchant, comme tous ceux qui se démènent courageusement pour se relever, pour aider les autres, pour faire les choses honnêtement alors que c 'est bien plus facile de se laisser avoir par l'argent. C'était grisant, comme le bruit des feuilles de bananiers qui claquent au vent comme des drapeaux et comme les virées en moto le jour, la nuit, sous la flotte ou dans la flotte, sous le soleil.
C'était bon comme des cassava chips au petit dèj et comme le soirées entre amis, avec cette grande caisse de bière gagnée au quiz géant. C'était jubilatoire comme une journée faite d'une bonne rencontre et d'infos intéressantes pour mon étude.
C'est l'Ouganda, que je suis triste d'avoir quitté. Il y aurait eu tant d'amitiés à approfondir, tant de choses à se dire encore, tant d'occasions pour rire d'autres fois. Et ça m'a aussi donné envie d'y étudier la politique -rocambolesque, étonnante, intriguante, parfois désespérante- notamment à l'approche des élections présidentielles qui vont avoir lieu début 2011 (ça va être passionnant de suivre ça). Ou encore étudier la justice, de gros dossiers là-dessus aussi : accès à la justice, impunité, corruption et compagnie. Ou encore étudier de bien plus près la justice transitionnelle (ou post-conflit, donc après les massacres etc et dans un contexte de nécessaire réconciliation) et la justice traditionnelle (justice spécifique à la culture et aux traditions des Acholi), vs. la justice internationale (poursuites pour crimes contre l'humanité des leaders rebels par la Cour Pénale Internationale etc)...

Oui, c'est ça en fait, j'ai l'impression de n'avoir riiiiien fait ! Mais toujours est-il que je parle trop, beaucoup trop ! Donc je vous laisse et vais aller frimer avec mon bronzage de ouf !